L’oeil sur…les pouces verts

“Mon garçon”, dit Moustache à Tistou après mûre réflexion, “il t’arrive une chose aussi surprenante qu’extraordinaire. Tu as les pouces verts.” extrait de Tistou les pouces verts , de Maurice Druon*.

Sans aller jusqu’aux pouvoirs surnaturels de Tistou, on peut tous aujourd’hui cultiver son carré de terre, aussi petit soit-il, et en (re)découvrir tous les bienfaits. Car au tableau d’honneur des activités ” Bonne pour…”, le jardinage décroche inconstestablement  le 1er prix.

Un atout santé , physique comme morale

Bêchage, désherbage, tonte, binage, autant d’activités physiques qui sont un excellent stimulateur cardio-vasculaire. 3h30 de jardinage, c’est 1000 calories de dépensées! et quelle satisfaction une fois votre labeur achevé!

Déconnecter pour se reconnecter, le jardinage réduit le stress, renforce notre sentiment de fierté et d’accomplisssement ( bien sûr qu’on a le droit de s’émerveiller devant LA fraise qui vient de rougir aujourdhui dans le bac de votre balcon !) Le jardinage fait du bien à notre esprit, s’aérer la tête n’a que des vertus! Cette école de la patience permet de laisser aller au rythme de la Nature. On est obligé de donner le temps au temps. Impossible d’accélérer les choses, on est dépendant de Mère nature, de ses miracles et de ses caprices qu’il s’agisse d’un potager ou d’un bac de fleurs dans le coin de votre patio.

Le phénomène jardinage a conquis nos villes et grands centres urbains, et on lui a même trouvé un nom : l’agriculture urbaine.

Un coup de pouce (vert) dans de multiples domaines

La multifonctionnalité de l’agriculture urbaine en fait un moteur , un accélérateur d’idées et d’innovations dans bien des domaines: éducation, loisirs, santé, économie, sécurité alimentaire , aménagement urbain, interactions sociales et bien sur environnement. Elle redonne vie aux petits potagers partagés intra-muros, aux espaces verts repensés , aux jardins communautaires à Montréal ou à Québec pour ne citer qu’ellles,  aux initiatives de jeunes passionnés. Ces minis-jardins ou potagers contribuent par de nombreux aspects à créer des emplois, sinon des vocations, à favoriser la conscience collective et à développer les liens sociaux dans les communautés concernées. Le gouvernement du Québec a mis en ligne une page contenant de nombreux conseils pour vous initier à l’agriculture urbaine, consultez-la ici.

Ainsi et pour ne citer qu’elle, saluons l’initiative ces jeunes entrepreneurs montréalais, créateurs de Boîtes mai . Le concept? Vous livrer à votre domicile un mini potager prêt-à-planter. Il ne vous reste qu’à choisir parmi les 3 boites proposées! Ici une photo de la boîte Pierre ( haricot, tomates, basilic) , de quoi vous cuisiner une petite poêlée dont vous pourrez être fiers!

Nouvelle agriculture, nouveaux besoins

Cette nouvelle forme d’agriculture, parce que relativement naissante, va créer à court terme un besoin en  nouvelles compétences, en  nouvelles techniques qui favoriseront la durabilité environnementale de notre économie. Les manques à combler en agronomie, en gestion humaine, en gestion financière et en mise en marché, des instances gouvernementales et provinciales y travaillent: le Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) et le Carrefour de recherche, d’expertise et de transfert en agriculture urbaine du Québec (CRETAU) fournissent formations, guides et  fiches de production en agriculture urbaine et des outils, tel qu’Agro-démarrage du CRAAQ . Les institutions éducatives ne sont pas en reste et des Cégeps,  comme celui de Victoriaville, offrent une formation collégiale en gestion et technologie d’entreprise agricole spécialisée en agriculture urbaine.  Les formations sont de plus en plus offertes sous forme de séminaires, de forums, de conférences et d’ateliers. Elles sont initiées par des centres de recherches, dont le Laboratoire en agriculture urbaine du CRETAU, des universités d’été, auxquelles l’Université de Montréal et l’Univ​ersité McGill participent, etc.​ ( source : gouvernement du Québec).

“Vert” un avenir plus respectueux de l’environnement

Enfin, sur le plan environnemental, si l’agriculture urbaine constitue une aide à la biodiversité, notamment en recréant des espaces favorables aux insectes pollinisateurs ainsi que des ilôts appréciables de fraîcheur en cas de vague de chaleur, elle favorise surtout l’assainissement de notre air urbain. La végétalisation des toits et des balcons combat la pollution atmosphérique à des niveaux jusqu’à lors sous-estimés. A titre d’information , une étude  révèle ainsi que les grands arbres peuvent retenir jusqu’à 5,4 tonnes de CO2 par an et 20 kg de poussière.

 

 

À vos binettes, plantoirs et râteaux! Rendez-vous en août pour la récolte!

 

Lire aussi:

*pour celles et ceux qui n’aurait pas lu ce chef-d’oeuvre, Tistou les pouces verts – Maurice Druon – Babelio, à lire de toute urgence!

Cultiver son jardin communautaire à Montréal | Vivre en slow

Cultiver en ville : le jardinage communautaire à Montréal | Mémoires des Montréalais (montreal.qc.ca)

 

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