Par: Stephanie Warthe, ECO Canada
Lorsque vous pensez aux « emplois dans le secteur environnemental », ce sont probablement les emplois suivants qui vous viennent à l’esprit : spécialiste en environnement, biologiste de la faune, botaniste, ou spécialiste de l’assainissement. Mais avez-vous déjà pensé à l’entomologie? À l’aquaculture? À la conception durable?
Voici cinq emplois verts passionants dont vous ne soupçonniez probablement pas l’existence.
1. Entomologiste
Ce qu’ils font : Les entomologistes sont des scientifiques qui se spécialisent dans les insectes. Entre le fait de parcourir la forêt à la recherche de signes de dommages causés par les insectes ou recueillir de nouveaux spécimens d’insectes pour ensuite les classer; le travail des entomologistes est essentiel pour éviter les infestations massives et réduire l’incidence négative des espèces envahissantes.
La vie des insectes joue un rôle considérable dans notre compréhension de la santé d’un écosystème, notamment son fonctionnement, son évolution et la meilleure façon de le protéger. Par conséquent, les entomologistes travaillent en étroite collaboration avec les secteurs agricoles et forestiers pour identifier et classer les insectes, étudier leurs relations avec les formes de vie animale et végétale, et contribuer à la gestion des populations d’insectes afin de protéger la santé du public et de l’environnement.
Comment obtenir l’emploi : Pour devenir entomologiste, il vous faut un diplôme universitaire de deuxième cycle. La plupart des spécialistes sont aussi membres de sociétés entomologiques provinciales et nationales. Les cours postsecondaires les plus pertinents pour l’entomologie sont l’écologie, la biologie de la conservation, la gestion des écosystèmes et la toxicologie.
Fait intéressant : Parmi les entomologistes célèbres dans la culture populaire, on pense à Jack Hodgins de la télésérie Bones qui analyse les insectes qu’on trouve sur ou à proximité ou des corps décomposés des victimes pour aider à déterminer l’emplacement initial où le meurtre a été commis.
2. Hygiéniste du travail
Ce qu’ils font : Non, il ne s’agit pas de s’assurer que tout le monde au bureau prend son bain régulièrement et sent bon. Les hygiénistes du travail sont chargés de déterminer les risques potentiels pour la santé en milieu de travail, notamment la qualité de l’air, les dangers dus au bruit, les produits chimiques dangereux, et les risques physiques et biologiques. Ils cherchent à contrôler les facteurs environnementaux de stress qui peuvent entraîner des blessures ou des déficiences chez les travailleurs. Des milliers d’employés dépendent du travail des hygiénistes du travail pour protéger leur santé et, parfois, leur vie dans le milieu de travail.
En plus des évaluations de sécurité, les hygiénistes du travail visent aussi à prévenir et à réduire l’inefficacité en milieu de travail. En raison de ce double rôle, ils travaillent dans une vaste gamme de secteurs d’activité : dans les ministères gouvernementaux jusque dans les industries manufacturières, en passant par les hôpitaux et les universités.
Comment obtenir l’emploi : Pour travailler comme hygiéniste du travail, il faut avoir obtenu au moins un diplôme universitaire de premier cycle. La plupart des professionnels choisissent aussi d’obtenir leur agrément auprès du Conseil canadien d’agrément des hygiénistes du travail. Les cours postsecondaires recommandés sont notamment la santé et la sécurité au travail, la santé environnementale, la science environnementale et la toxicologie.
Fait intéressant : Les hygiénistes du travail utilisent des techniques comme la mesure électronique de la vibration et des radiations, les sondages sur place et le prélèvement de poussière.
3. Aquaculteur
Ce qu’ils font : On trouvera souvent des aquaculteurs à proximité des quais flottants d’une pisciculture, occupés à observer les cages-filets et à surveiller le comportement de diverses créatures marines. Les aquaculteurs sont chargés de la culture et de l’élevage d’organismes aquatiques dans des conditions contrôlées, notamment les poissons, les crustacés, les mollusques et les plantes aquatiques. L’aquaculture diffère de la pêche commerciale qui consiste à capturer des poissons sauvages.
Les tâches des aquaculteurs sont notamment la mise en œuvre de programmes de sélection, la surveillance de la consommation d’aliments, et l’évaluation des facteurs déterminant la qualité de l’eau (comme la température, la salinité et les niveaux d’oxygène). Ils jouent un rôle essentiel lorsqu’il s’agit d’assurer la durabilité des fermes aquacoles du Canada et la gestion de la qualité dans ces fermes.
Comment obtenir l’emploi : Les aquaculteurs ont besoin d’un large éventail de connaissances, par exemple à propos de la santé des poissons et de la chimie de l’eau, ainsi que des compétences mécaniques. Ils doivent détenir au moins un diplôme technique ou un diplôme de premier cycle, comme le baccalauréat en science des pêches et de l’aquaculture de l’Université de l’Île de Vancouver. Les études postsecondaires recommandées sont notamment la biologie marine, l’écologie et la faune.
Fait intéressant : On a retracé les origines de l’aquaculture aux Gunditjmara, peuple autochtone de l’Australie, qui auraient conçu une première forme d’aquaculture 6 000 ans av. J.C. pour faire l’élevage d’anguilles. On a découvert qu’ils avaient développé de grandes surfaces de plaines volcaniques inondables en un système complexe de canaux et de digues, qu’ils utilisaient des pièges tissés pour capturer les anguilles, et que le fait de capturer et de fumer les anguilles leur permettait de survivre durant toute l’année.
4. Ornithologue
Ce qu’ils font : Étant donné qu’il y a plus de 460 espèces d’oiseaux indigènes au Canada, les ornithologues (experts scientifiques des oiseaux) sont en demande de plus en plus recherchés. Depuis 1970, les population d’oiseaux au Canada ont connu une baisse de 12 %, ce qui signifie que les ornithologues ont fort à faire pour déterminer les causes possibles de cette diminution, les effets de l’activité humaine sur les habitats des oiseaux, et les façons de protéger les espèces d’oiseaux en danger (comme la grue blanche et le faucon pèlerin).
Les ornithologues accomplissent un large éventail de tâches passionnantes, de l’analyse d’enregistrements de chants d’oiseaux à la consignation du délai nécessaire aux oisillons pour quitter le nid. Les populations d’oiseaux sont des indicateurs essentiels de l’intégrité écologique de l’environnement, et c’est pourquoi de saines populations d’oiseaux indiquent une planète en santé. Les ornithologues doivent aussi régler des problèmes pratiques, comme éloigner les oiseaux détritivores des sites d’enfouissement ou empêcher des oies de faire leur nid à proximité d’aéroports.
Comment obtenir l’emploi : Pour devenir ornithologue, vous devez être titulaire d’un diplôme universitaire de premier cycle qui comprend des cours comme l’ornithologie, la zoologie, la biologie de la faune, la restauration de l’habitat et la foresterie.
Fait intéressant : James Bond a été nommé en honneur d’un ornithologue. Son créateur Ian Fleming était un fervent ornithologue amateur et a nommé le fameux agent 007 d’après un célèbre ornithologue américain et auteur du guide de poche de référence, Birds of the West Indies. «Je voulais que Bond soit un homme parfaitement ennuyeux et inintéressant à qui il arrive des choses… Lorsque je cherchais un nom pour mon protagoniste, j’ai pensé, ma foi (James Bond), c’est le nom le plus ennuyeux qu’il m’ait été donné d’entendre», a expliqué Ian Fleming.
5. Designer d’intérieur durable
Ce qu’ils font : Vous avez probablement déjà entendu parler des designers d’intérieur, mais avez-vous déjà entendu parler des designers d’intérieur durable? Ces professionnels se spécialisent dans l’équilibre entre fonctionnalité et esthétique grâce à l’adoption de choix qui réduisent l’incidence d’un espace sur l’environnement. Les projets de design durable dépendent de facteurs tels que l’utilisation efficiente de l’espace, le choix des matériaux ayant une faible incidence environnementale, ainsi que la réduction de la consommation d’énergie, de la pollution et des déchets. Par conséquent, les designers travaillent en étroite collaboration avec les architectes, les ingénieurs et les fournisseurs.
Les designers d’intérieur durable doivent avoir une bonne connaissance des matériaux de construction respectueux de l’environnement. À titre d’exemple, le vinyle est connu comme étant fortement toxique, tandis que le linoléum est fait de jute, une fibre naturelle qui résiste naturellement aux bactéries. Les designers d’intérieur durable s’efforcent aussi d’utiliser les matériaux locaux dans la mesure du possible, afin de réduire la nécessité du transport sur de longues distances.
Comment obtenir l’emploi : Pour travailler comme designer d’intérieur durable, vous devez être titulaire d’un diplôme universitaire de premier cycle spécialisé en design d’intérieur, en architecture et en conception environnementale du milieu, comme le Programme de construction et de design d’intérieur durable du Collège Fleming. La plupart des designers d’intérieur sont aussi des professionnels agrémentés du système d’évaluation LEED et doivent généralement être membres d’une association provinciale.
Fait intéressant : Le magasin primé Mountain Equipment Co op de Winnipeg est l’un des bâtiments les plus durables du Canada. Il est muni d’un toit vert qui permet le refroidissement par évaporation et la filtration des eaux usées, ainsi que de panneaux photovoltaïques servant à faire fonctionner la pompe qui recueille l’eau de pluie pour le toit vert. Environ 95 % du bâtiment a été construit à partir de matériaux récupérés, notamment la brique et les planchers de bois, les solives, la maçonnerie extérieure, les colonnes de fonte et les poutres d’acier.